Un tiers des personnes auxquelles ont a diagnostiqué de l'asthme ne souffrent pas de cette maladie, selon une étude menée par le docteur Shawn Aaron, chef de la médecine respiratoire à l'Hôpital d'Ottawa.
Ce dernier a dévoilé les résultats de tests réalisés sur 496 personnes - 242 obèses et 254 non obèses - dans le Journal de l'Association médicale canadienne. Résultat: les médecins se sont trompés une fois sur trois. Et les patients doivent se procurer des traitements chaque mois, sans compter les effets secondaires. « Tout combiné, c'est de 50 à 150 $ par mois », estime Sandrine Demars, pharmacienne.
Dans certains cas, les patients souffriraient plutôt d'autres types de troubles respiratoires, comme la grippe.
La raison de ce mauvais diagnostic? Trop peu de médecins utilisent un spiromètre - un appareil qui permet un diagnostic fiable, se fiant plutôt aux symptômes. « La plupart des médecins n'ont pas l'appareil. Leurs patients devraient aller passer le test à un laboratoire, mais les médecins ne le demandent pas », déplore le Dr Aaron, auteur de l'étude.
La moitié des asthmatiques n'ont pas eu de spirométrie
Dans un éditorial accompagnant cette étude, le Journal de l'Association médicale canadienne note que « la moitié des patients souffrant d'asthme diagnostiqué par un médecin n'ont jamais subi une spirométrie ».
L'éditorial, signé par les docteurs Matthew Stanbrook et Alan Kaplan, respectivement rédacteur adjoint au Journal et président de l'Association canadienne des médecins de famille contre l'asthme, se penche sur le rôle des médecins. « Les médecins de première ligne ne peuvent compter exclusivement sur les laboratoires de soins tertiaires administrés par des spécialistes pour obtenir des services de spirométrie. La plupart devraient plutôt offrir les tests dans leurs propres cabinets ». Cet appareil médical coûte 650 $.
Ils ajoutent que le remboursement de ces tests varie selon les provinces. Le Québec, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve-et-Labrador ne les remboursent pas lorsqu'ils sont passés en cabinet, par exemple.
Les signataires de l'éditorial ajoutent que les gouvernements doivent « investir dans la prise en charge appropriée de l'asthme ». Quant aux patients qui n'ont pas subi de test de spirométrie, ils « devraient exiger que leur médecin leur dise pourquoi ils n'ont pas subi ce test ». L'asthme pouvant être mortel, une consultation s'impose aussi avant d'arrêter éventuellement sa médication.
Radio Canada
Jeu 20 Nov - 11:32