Une nouvelle étude révèle qu'il est urgent d'agir devant l'impact du réchauffement climatique sur les écosystèmes
Selon William Cheung, biologiste à l'Université de Colombie-Britannique, à Vancouver, l'impact du réchauffement climatique sur les écosystèmes nécessite des efforts accrus et urgents de préservation pour minimiser l'effet des bouleversements engendrés.
Selon de nouvelles études, le réchauffement modifie déjà les écosystèmes océaniques et terrestres. Il provoque ainsi des déplacements d'espèces animales, ce qui menace leur survie.
Le scientifique doit présenter les résultats de ses travaux lors de la conférence annuelle de l'Association américaine pour la promotion de la science tenue ces jours-ci à Chicago. Avec des experts de l'Université de Princeton et de East Anglia (en Grande-Bretagne), ils ont élaboré un modèle informatique qui permet de calculer l'impact possible du réchauffement sur plus d'un millier d'espèces de poissons dans le monde.
Selon différents scénarios climatiques, ils ont pu prédire la répartition d'espèces de poissons et de crustacés commercialement importantes d'ici 2050 et même au-delà. Parmi elles, il y a la morue, le hareng, le mérou et les crevettes.
Leur étude prédit une vaste redistribution des espèces, la plupart d'entre elles se déplaçant de plus de 40 kilomètres par décennie vers le nord. Ce déplacement provoque de lourdes pertes en prises de poissons pour les pays en développement des tropiques.
Or, les pêcheries et les efforts de préservation ne tiennent pas compte en ce moment de ce changement dans la distribution géographique des espèces marines. C'est pourquoi le scientifique espère que ses modèles de projection permettront de tirer la sonnette d'alarme.
D'autres impacts
William Cheung n'est pas le seul à abonder dans ce sens. L'impact du réchauffement combiné à la surpêche a aussi des effets dévastateurs sur les manchots de Magellan, sur les côtes argentines. C'est ce que soutient Dee Boersma, professeur de biologie à l'Université de Washington à Seattle.
Ces bouleversements forcent les manchots de Magellan à nager de plus en plus loin pour trouver leur nourriture. Selon des travaux qui seront présentés lors de la même conférence, cette contrainte menace l'espèce.
Étudiée pendant plus de 25 ans, une colonie de manchots de Magellan située à Punta Tombo en Argentine a fondu de plus de 20 % depuis 22 ans. En ce moment, il ne reste que 200 000 couples qui sont capables de se reproduire, selon Mme Boersma.
Radio-Canada.ca avec Agence France Presse