Diane Admin
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| Sujet: Les phoques à la rescousse en cardiologie Dim 29 Mar - 17:00 | |
| Publié le 29 mars 2009
Le Soleil Merrielle Ouellet, collaboration spéciale
(Cap-aux-Meules) Que diriez-vous, advenant un grave problème cardiaque, de vous retrouver avec une valve de coeur de phoque pour vous permettre de survivre?
Venus de Grèce, cinq chirurgiens cardiologues ont foulé ces derniers jours la banquise dans le golfe Saint-Laurent afin de prélever des coeurs de phoques du Groenland et de mener une étude sur l'utilisation des valves de ces coeurs pour une éventuelle implantation chez l'humain.
Initiateur du projet biomédical, Andréas Agathos du Centre médical d'Athènes révèle que les résultats des premières analyses in vitro et in vivo menées depuis un an dans des laboratoires français, suisses et suédois sont au-delà de leurs espérances et parlent même de percée médicale.
«Les résultats sont magnifiques. Il n'y a pas de calcification des tissus. C'est une percée médicale!» a lancé le chirurgien cardiologue lors de son passage aux Îles-de-la-Madeleine ces derniers jours.
En outre, les valves de coeurs de phoques n'ont montré aucun signe de calcification lorsqu'elles ont été implantées chez les rats, contrairement aux autres valves biologiques, de nature porcine et bovine, actuellement utilisées en médecine pour les transplantations cardiaques. Si la valve mécanique a l'avantage d'avoir une durée illimitée, elle demeure néanmoins plus susceptible au rejet. Par contre, la valve biologique actuellement disponible a une durée de vie maximale d'environ 15 ans, tandis que celle du phoque pourrait combiner tous les avantages. La non-calcification des valves de phoques n'est pas encore expliquée, mais le Dr Agathos émet l'hypothèse que la forte teneur en oméga-3 pourrait contribuer à empêcher la calcification des tissus. «Il n'y aurait plus besoin de coumadine [anticoagulant], il y aurait moins d'infections et moins de risques d'hémorragies», a avancé M. Agathos.
Des tests sur des porcs devraient être menés en cours d'année. S'ils sont concluants, les essais cliniques sur l'humain pourraient débuter dès l'an prochain. Selon M. Agathos, la demande mondiale en valves mécaniques et biologiques s'élève à 300 000 par année, dont 140 000 pour les biologiques. Ces dernières se négocient entre 4000 $ et 5000 $US.
Entente exclusive
Une entente exclusive d'approvisionnement a été conclue avec l'entreprise madelinienne de traitement des peaux de phoques et d'huile, TAMASU, advenant un résultat concluant des recherches. Son président, Bernard Guimond, indique que l'entreprise est à préciser un protocole de prélèvement et de reconnaissance officielle de chasseurs. «Les prélèvements de coeurs pourraient se faire en bateau et les valves pourraient être prélevées des coeurs en usine ici», a expliqué pour sa part Paul Boudreau, vice-président de TAMASU. Notons au passage que les dirigeants de l'entreprise reportent en juin la décision de reconstruire ou non l'usine détruite lors de l'incendie de Madelipêche en janvier 2007.
Selon Bernard Guimond, tout le projet d'étude des valves de coeurs de phoques nécessitera des investissements de l'ordre de 12 millions $. L'entreprise est à analyser un éventuel partenariat avec les chirurgiens cardiologues grecs.
Interrogé sur d'éventuelles difficultés de commercialisation, puisque les États-Unis interdisent depuis 1972 toute importation de produits dérivés du phoque et que l'Union européenne votera en avril sur un éventuel boycottage, M. Agathos croit que la pression populaire pour les valves saura faire pencher la balance politique dans ce dossier, «les patients vont demander ce produit».
Avec la collaboration d'André Bécu http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/sante/200903/28/01-841293-les-phoques-a-la-rescousse-en-cardiologie.php | |
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