« La dépression est une maladie. Personne n'est à l'abri », annonce la publicité de la seconde phase de la campagne de sensibilisation sur la santé mentale lancée dimanche, par le ministre de la Santé du Québec, Yves Bolduc.
Dix sur dix. C'est la proportion de Québécois qui sont exposés au risque d'une dépression, selon le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).
En point de presse, Yves Bolduc a précisé que la dépression est une maladie dont on peut guérir. Contrairement à ce que certains peuvent penser, a-t-il poursuivi, c'est une maladie comme les autres.
Si tous les Québécois ne font pas une dépression, les Instituts de recherche en santé du Canada affirment qu'une personne sur cinq éprouvera un problème de santé mentale au cours de sa vie.
Deux problèmes
Malgré ces chiffres alarmants, il subsiste deux problèmes au Québec pour le traitement de la santé mentale.
Selon les données du MSSS, les sommes consacrées à la maladie mentale par rapport à celles consacrées à l'ensemble des programmes de santé ont baissé d'environ 6,4 % de 2000-2001 à 2006-2007. Dimanche, le ministre Yves Bolduc n'a pas voulu aborder cette question et a refusé de se lancer dans « une guerre de chiffres ». Selon lui, Québec a réinvesti beaucoup, et la santé mentale est une priorité pour son ministère.
De son côté, le directeur de la santé mentale au MSSS, le docteur André Delorme, a expliqué qu'en termes d'investissements dans la santé mentale par rapport à l'ensemble du secteur de la santé, les dépenses dans les pays d'Europe se situaient autour de 5 %. « Alors, on se situe dans la bonne moyenne », a-t-il dit.
L'autre problème vient des services de première ligne en santé mentale.
Ces services font l'objet d'une réforme, encore inachevée, surtout dans la région de Montréal. Selon le docteur Delorme, une personne dépressive ne peut pas bénéficier de services de première ligne parce que les équipes sont en cours de formation. « Mais ce n'est rien de nouveau. Il faut comprendre que la vraie première ligne pour la dépression, c'est dans le bureau du généraliste. »
Il reconnaît, par ailleurs, qu'un certain nombre de personnes ont de la difficulté à avoir un rendez-vous avec leur généraliste.
En 2006-2007, le MSSS a consacré 900 millions de dollars à la santé mentale. Les sommes consacrées à l'ensemble des programmes s'élevaient à un peu plus de 15 milliards de dollars.
Radio Canada
Mar 21 Oct - 10:30