La Presse Canadienne
Montréal
Le président du Collège des médecins du Québec, Yves Lamontagne, reconnaît que les médecins québécois sont confrontés à des situations déchirantes où ils doivent trancher entre celui qui sera soigné et celui qui ne le sera pas. C'est ce qu'il a déclaré en entrevue au réseau TVA qui a fait enquête sur le sujet.
D'ailleurs, le même constat est dressé par le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, le docteur Louis Godin.Plusieurs médecins témoignent également d'une certaine détresse, mais surtout, ils avouent qu'ils en ont assez de devoir remettre des interventions qui arrivent souvent trop tard pour sauver des patients. Ce sentiment de frustration serait ressenti par une grande majorité des 19 000 médecins du Québec, selon TVA.
Le docteur Lamontagne reconnaît que la situation d'épuisement, le manque de ressources et la surcharge de travail sur une base quotidienne viennent gruger l'optimisme des médecins. Les choix difficiles génèrent des frustrations à tel point qu'«il y a des médecins qui se sont fait battre par des patients», selon ce que déclare M. Lamontagne en entrevue.
Plusieurs médecins n'hésitent plus à témoigner à visages découverts, indiquant qu'il est difficile de devoir dire à un patient qu'il devrait être opérer, mais qu'il ne le sera pas, parce que la conjoncture rend l'intervention impossible.
Le programme d'aide aux médecins du Québec (PAMQ), mis en place en 1990, indiquerait que le problème s'accentue en raison des diverses pénuries dans le réseau de la santé.